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The Quiet Room

The Quiet Room
  • Jean-Baptiste, survivant enfermé en haut d'une tour, observe depuis ses fenêtres un monde où les morts ne se couchent plus. Depuis son miroir, John observe ce dernier. Depuis votre écran, vous observez aussi...
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The Quiet Room
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7 février 2009

Vingt-et-un. Wintertime.


Le temps se réchauffe. Il y a encore de la neige dehors. Chaude.

Comment on appelle cette pathologie nerveuse qui inverse les sensations corporelles, déjà ? Je ne sais plus...
Je la vois, je sais que c'est de la neige, que c'est sensé être froid, même si ma peau pense le contraire. Ces gouttes d'eau que je vois couler, c'est de la neige fondue, et ma peau me donne à croire que c'est un filet de sueur...

Je la regarde tomber. La sueur. La neige. fasciné. Fascinante. Elle recouvre tout. Elle cache tout. Pour un peu, si les morts restent suffisamment longtemps sans bouger, je le les vois plus. Plus de voiture, plus de bruit. Plus de fumée, plus de pollution. Plus de neige, plus d'hiver. Encore plus. Plus de rien.

Elle m'éblouit, cette neige qui tombe, qui reste. Chaque flocon, comme un rayon de soleil, plonge mon regard dans l'obscurité immaculé. Je le vois longtemps après sa disparition, ce flocon. Il accompagne mes yeux qui s'élèvent vers les nuages. Dans une chute ascensionnelle.

Je n'arrive plus à faire autre chose. Je regarde la neige tomber. Je perds mon temps à peindre des autoportraits qui ne me ressemblent pas. Je n'ai jamais vu quelqu'un me ressembler aussi peu que moi-même. Je me prends en objet privilégie, croyant être le sujet que je connais le mieux, que je maîtrise le mieux. Je me trompe manifestement. Les flocons se ressemblent, et s'assemblent, mieux que moi.


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18 janvier 2009

Window 9.


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24 décembre 2008

Vingt. Alone.


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24 décembre 2008

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24 décembre 2008

Dix-neuf. Because


Je sais pourquoi Noël me tourmente.

Les décorations.

Les décorations de Noël. Des guirlandes, des étoiles et des bonshommes. Les décorations pendent aux lampadaires, aux arbres. Elles rampent sur les trottoirs et les routes en bas de chez moi. Je les vois depuis quatre ans de ma fenêtre, mais je ne les ai jamais regardées. Je ne me rendais pas compte.

L'Acmé a eu lieu pendant les fêtes. Les décorations attendaient les événements. En une journée les morts étaient là. Le soir, il n'y avait plus personne pour allumer les décorations. Abandonnées. En bas de la tour, c'est noir la nuit. Je ne pouvais pas voir les décorations briller. Et le jour je ne regardais que les Autres.

Il m'a fallu quatre ans pour comprendre ça. Il a fallu quatre ans pour que mon esprit me pousse à regarder ce que je ne voulais pas voir. C'est étonnant un corps humain. Quand il désire quelque chose, il prend la volonté sur le mental. Et quand le mental refoule quelque chose, cette chose finit par ressortir physiquement. 

Quand le corps veut empêcher votre corps de suivre sa marche naturelle, qu'il continu à bouger alors qu'il est mort, vous devenez un Autre. Comme eux dehors.

Quand l'esprit veut empêcher votre esprit de penser à quelque chose, qu'il entre en conflit avec lui-même, vous devenez un Fou. Comme moi ici.


decos

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18 décembre 2008

Window 7.

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15 décembre 2008

Dix-huit. Noël Noël Noël.

J'ai l'impression de la sentir transpirer de mes murs, cette fête. Elle m'appelle, elle me guette, comme la folie ma raison. Pourquoi cette année plus qu'une autre ? Pourquoi cette année ? J'ai 22 ans, nous sommes en 2008. 2 fois 2 fois 2 égal 008 ? Pourquoi ça m'obsède ? Pourquoi j'ai envie de voir des sapins pousser dans les trottoirs plutôt que des mauvaises herbes et des arbustes ? Pourquoi j'ai envie de voir  les Autres avec des bonnets rouges à pompon blanc ? Ça serait cocasse, mais j'en ai absurdement envie. Terriblement et absurdement. Pourquoi cette année ? Je suis seul depuis trop longtemps ? Parce qu'un souvenir de Noël a flotté d'un cran vers la surface de mon inconscient ? C'est John ? Il ne se manifeste plus, j'en reviens à croire, comme à chaque fois, qu'il n'a jamais existé. Peut-être cherche-t-il d'autres moyens de me torturer. Il n'y a plus de télé, de présentateur, de publicité pour me dire qu'il FAUT fêter Noël. Qu'il FAut Ëtre joyeux et se rapprocher les uns les autres.Nous nous le souhaiterons à peine pour la forme avec les autres survivants, comme à chaque fois. Alors quoi ? C'est mon corps qui réclame ? Des ondes ? C'est moi qui dis qu'il FAUT que je fête Noël. N'importe comment. Il faut que je vois du monde. Il faut que j'embrasse quelqu'un. Il faut que je remercie, que je prenne dans mes bras, que je boive, que je mange, que j'ai peur que mon cadeau ne plaise pas, qu'il plaise, ou non, il faut que je vois des regards genés, anvieux, anxieux, abrutis par l'alcool, la bouffe la dinde les marrons les truffes le chocolat la ganache qui font dans la bouche avec un verre de lait qui fait tout descendre et rire devant les autres  et m'en fouttre partout et rire et boire encore du lait et des gateaux et m'étouffer et rire encore et m'essuyer dans les papiers cadeaux et eteindre les lumières pour voir les guirlandes lumineuses et prendre ma mère dans mes bras et lui dire que je l'aime elle et mon frère ma soeur mes grands-parents mon chat mes amis ma copine et ma mère et eux tous et tout le monde et moi je veux rire et je pleure je veux rire et je pleure je veux rire et je pleure

9 décembre 2008

Dix-sept. Anciens lieux et nouvelle vie.



Mon ancien espace personnel est toujours en ligne.

C'est drôle. Si on oublie les morts dehors, tout peut ressembler à avant. Il y a de l'eau courante,  froide et même chaude. De l'électricité. Des stations de radio qui émettent. Mais elles émettent rien. Ou plus rien. Au début il y avait des messages en boucle. Les précautions d'usage.

"Restez loin des contaminés. Regroupez-vous dans les salles communales. Ne veillez pas vos morts. Brûlez-les".

Puis plus rien. Sur certaines, juste des grésillements d'un micro dans le vide. Je me souviens, au début, quand je me suis barricadé ici. Mes journées sur le net, et mes nuits à écouter la radio. Je me suis endormis en écoutant un de ces messages d'urgence. Ça me rassurais. Ça me faisait croire que quelqu'un allait soudainement reprendre l'antenne. Quelqu'un à repris l'antenne dans la nuit. Un Autre. Un mort. Je l'ai entendu faire tomber des choses et grogner. J'ai jeté la radio dehors et ai passé deux nuits à écouter les murs. Depuis je n'écoute plus la radio.


Le réseau Internet fonctionne toujours lui aussi. Il n'y a plus, ou presque plus d'entrée. Mais pas de sortie. Les sites restent à l'abandon, comme les maisons. Les quelques autres survivants qui comme moi n'ont plus à se préoccuper de se cacher postes des messages sur leurs blogs, leurs forums, leurs sites. Ils disent qu'ils sont toujours vivants. Ou essayent de s'en convaincre. Comme moi.

Moi, j'essaie de faire comme avant. J'occupe mes journées désœuvrées à écrire et dessiner. J'ai abandonné l'idée de trouver d'autres survivants maintenant. Mes affiches jetées dehors, fraichement sorties de mon imprimante n'ont servie qu'à cacher momentanément le sang sur le sol au bas de ma tour. Je poste donc des choses inutiles. Je reçois parfois un commentaire d'un vivant, qui essai lui aussi de faire semblant. De faire comme avant. De faire comme moi.

Avant, j'avais un espace. Et il y est toujours. Quand je le lis, je me souviens. Pendant un moment, je me suis demandé comment j'avais pu perdre autant de temps à écrire dessus. Quand je le lis maintenant, je me rends compte que j'écris dans la même optique que maintenant. J'essayais de trouver quelque chose à Faire, qui me donne un Sens. J'essaie toujours aujourd'hui

Je poste d'anciens dessins. Je poste de nouveaux dessins. Légers, inutiles.  Et je dessine mon journal intime ici. Et j'attends. Comme avant.

Ici, tout est pareil. Je suis dans le même état d'esprit, mes anciens écrits le prouve. Dehors, aujourd'hui, tout est pourtant différent.

Étais-je donc si différent des autres avant ? Suis-je si différent des Autres maintenant ?

2 décembre 2008

Seize. Blanche.


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27 novembre 2008

L'acrobate et le puissant.

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